Secrétaire national chargé des Stratégies et de la Prospective au Pastef, Aldiouma Sow écarte «tout risque de cohabitation» au détour des législatives anticipées du 17 novembre prochain. «L’analyse que nous avons faite des résultats de la dernière élection présidentielle nous dit que l’opposition réunie ne peut pas avoir plus de 50 députés alors que la coalition présidentielle dirigée par Pastef pourra obtenir plus de 110 députés. C’est ma conviction», lance-t-il dans un entretien paru ce mercredi dans Bés Bi.
Une telle configuration permettrait au pouvoir de Diomaye Faye de dérouler son programme sans encombre. Dans le cas contraire, il faudra remiser certaines réformes, qui pourrait être rejetées, ou passer par des accords qui obligeraient le régime actuel à des contorsions difficiles à une Assemblée nationale «hostile».
L’opposition soupçonne l’exécutif de vouloir coûte que coûte atteindre son objectif. Quitte à sauter l’étape d’une concertation préalable avec l’ensemble de la classe politique avant la fixation de la date de l’élection anticipée. Pour se faire entendre, ses représentants, dans le cadre de l’Alliance pour la transparence des élections (Atel), nouveau pôle anti-pouvoir regroupant une centaine de partis et mouvements politiques, ont claqué la porte de la réunion récemment convoquée par le ministre de l’Intérieur, Jean-Baptiste Tine, pour discuter des modalités de tenue du scrutin du 17 novembre.
Aldiouma Sow calme le jeu. Il explique : «C’est la première fois qu’on assiste à une élection législative anticipée. Cette dissolution crée une situation inédite et exige donc une démarche inédite et des décisions exceptionnelles, justifie le ministre-conseiller. C’est ce que le Conseil constitutionnel a proposé de faire dans sa décision suite à une demande d’avis que lui a adressée le président de la République.»
Le Patriote d’ajouter : «Bien plus, c’est la première fois dans l’histoire de notre système électoral qu’il existe un vide juridique si grand entre la Constitution et le Code électoral par rapport à la fixation des délais nécessaires pour la réalisation de certaines opérations électorales jugées essentielles. Ces circonstances exceptionnelles ont poussé le juge constitutionnel à se substituer aux acteurs du processus électoral pour annuler certaines opérations et actualiser des décisions prises dans le cadre de l’organisation de la dernière élection présidentielle. Le chef de l’État a été obligé de fixer la date de l’élection sans passer par une concertation avec les acteurs précités pour ne pas, d’une part, violer la Constitution qui fixe les délais dans lesquels doit être tenue une élection législative anticipée, en cas de dissolution de l’Assemblée nationale, et d’autre part, pour ne pas ramer à contre courant de l’avis du Conseil constitutionnel revêtu de l’autorité de la chose jugée.»