La chambre préliminaire de la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité qui auraient été commis dans la bande de Gaza, a annoncé la CPI jeudi.
Elle a rejeté les recours déposés par Israël rejetant la compétence de la CPI.
La chambre préliminaire a aussi émis un mandat d’arrêt contre le dirigeant du Hamas palestinien Mohammed Deif pour des crimes de guerre et crimes contre l’humanité qui auraient été commis en Israël et dans la bande de Gaza.
Ce que la CPI reproche à Netanyahu, Gallant et Deif
La chambre préliminaire de la CPI considère qu’il existe des motifs raisonnables de penser que Benjamin Netanyahu et Yoav Gallant, évincé du gouvernement israélien en début de mois, portent tous deux la responsabilité pénale du recours à la famine comme arme de guerre, ce qui constitue un crime de guerre, et de meurtres, persécutions et actes inhumains, tous considérés comme des crimes contre l’humanité.
Les deux hommes sont notamment soupçonnés d’avoir volontairement et en connaissance de cause privé la population civile de Gaza des éléments indispensables à sa survie, nourriture, eau, médicaments, essence et électricité. Ils seraient aussi responsables d’attaques dirigées intentionnellement contre des civils à Gaza.
Concernant Mohammed Deif, la CPI dit poursuivre la procédure engagée à son encontre tant que sa mort n’a pas été confirmée. Elle l’a en revanche interrompue contre Ismail Haniyeh et Yahia Sinouar, tous deux assassinés par Israël cette année.
Mohammed Deif, chef des Brigades al Qassam, la branche armée du Hamas, est notamment accusé de meurtres, extermination, torture, viols et agressions sexuelles, enlèvements ou encore outrages à la dignité humaine.
La CPI, qui compte 123 pays membres, ne dispose pas de sa propre police et compte sur la coopération des États pour procéder aux arrestations et à la remise des suspects. Israël et son principal allié, les États-Unis, ne sont pas membres de cette juridiction basée à La Haye, pas plus que la Chine et la Russie.
Réaction de Netanyahu
Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a qualifié d' »antisémite » la décision de la Cour pénale internationale (CPI) d’émettre un mandat d’arrêt international contre lui et son ex-ministre de la Défense, Yoav Gallant, s’estimant victime d’un nouveau « procès Dreyfus ».
« La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d’aujourd’hui qui se terminera de la même façon », a-t-il déclaré dans un communiqué diffusé par son bureau.
« Israel rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI], dont les juges « sont animés par une haine antisémite à l’égard d’Israël » , ajoute le texte.